
Le bestiaire dans les graffitis
Durant la guerre, les soldats s’exprimaient à travers des graffitis où les animaux prenaient une place symbolique.
Plusieurs de ces dessins représentaient un loup. Dans l’imagination collective, il s’agissait d’un animal féroce et tenace. Lors de la guerre de 14-18, ce prédateur était le symbole des 167ème et 168ème régiments d’infanterie de l’armée de terre française. Ces RI furent créés 1913 suite à la loi du 23 décembre 1912 demandant la création de 10 nouveaux régiments. Ils furent surnommés par les Allemands "Les Loups du Bois-le-Prêtre". Le régiment était alors sous les ordres du colonel Mathieu (participant de la Bataille de Verdun en 1917 et de la Bataille de l’Aisne en 1918). Dans les graffitis, le loup était représenté de manière réaliste entouré d’une couronne de laurier ou avec un casque pour appuyer le fait qu’il était un symbole militaire. Son cousin, le chien, représentait pour les soldats un sentiment plus agréable, la fidélité, même s'il appuyait le manque qu’ils ressentaient loin de leurs familles.

Certains graffitis étaient des dessins de cochons. A l’époque, ces animaux étaient une façon pour les soldats français de représenter l’ennemi car il s’agissait d’un animal dégradant qui se roulait dans la boue. C’est pour cela que les soldats français l’utilisaient pour représenter les soldats allemands. Ces cochons étaient ornés d’un casque à pointe, symbole de l’Empereur d’Allemagne. Ces graffitis étaient très simplistes, ils étaient donc difficiles à reconnaître.

Dans ces dessins, les soldats représentaient aussi des choses agréables pour eux. Pour se détendre, les soldats avaient l’habitude de dessiner ce qu’ils voyaient dans leur environnement : les cygnes qui se trouvaient sur le lac en face du château ou d’autres animaux aperçus depuis celui-ci comme l’oie ou le chat. On peut ainsi remarquer dans le château un graffiti représentant un cygne qui a été réalisé par un soldat inconnu du C.D17 Engri’s appartenant au 107ème bataillon d’ingénieur de l’armée américaine venant du Michigan et donc de la 32ème division d’infanterie (mobilisée pour une campagne dans Aisne-Marne et Oise-Aisne sous le commandement du major général William G. Maan).

Pour conclure, les dessins sont très réalistes et facilement reconnaissables bien qu’ils aient plus de 100 ans. De nombreux animaux
peuplent les murs du château, qu'ils soient symbolique ou non, ils avaient tous leur place dans la vie des soldats.
Simonet-Gicquel Alexandre
Beekhy Bryan
Jacquelinet Camille